NUMÉRO 21
La mode est une question de symboles. Elle nous identifie auprès du groupe auquel nous appartenons. Il y a ceux qui ne se lavent jamais la tête, ceux qui se font tatouer un soleil aztèque sur la nuque, ceux qui ont des souliers propres, ceux qui arborent ironiquement la coupe Longueuil et ceux qui aiment un revers de manche Burberry sur leur burqa. Nous appartenons tous à une iconographie. Quand le patineur artistique Johnny Weir porte une cape avec une bordure de fourrure de renard blanc, on le reconnaît.
Dans ce numéro de Zinc, nous explorons l’effet de la mode sur notre culture et son intégration dans la littérature. Nous apprenons comment s’est faite l’incursion subtile du keffieh, le foulard de l’insurrection palestinienne, dans les habitudes de vie des résidents du Plateau-Mont-Royal. Nous observons le retour du tricot comme activité branchée à pratiquer dans les lieux publics. Nous nous questionnons sur la signification des couleurs, des galons, des chapeaux, des toges et des capes lors des cérémonies de collation des grades. Et, nous regardons Mélodie Nelson se vernir les ongles, ou vernir les ongles de ses amies, une activité qui va toujours au-delà du divertissement.
Virginia Woolf écrivait que « les vêtements ont des fonctions bien plus importantes que de nous garder au chaud, ils changent notre perception du monde et le regard du monde sur nous. » Nous sommes tous coupables d’au moins un crime de fashionista. Il reste à savoir qui est capable de l’admettre.