NUMÉRO 34
L’art est partout à Montréal et c’est ce désir de l’inscrire dans la littérature qui nous a portés à faire ce numéro. Découvrez dans chaque nouvelle une œuvre d’art qui fait partie du mobilier urbain. Françoise Major parle du Rectangle d’Armand Vaillancourt. Au quai Saint-Pierre, il y a le silophone, objet de fascination présent dans la nouvelle de Miléna Babin. Edem Awumey sublime le vitrail de Marcelle Ferron qui domine la station de métro Champs-de-Mars. Jonathan Charrette met en scène une œuvre emblématique du Plateau-Mont-Royal, soit la reproduction du poème Tango de Montréal de Gérald Godin, retranscrit sur la façade d’une maison en briques de la rue Rivard. Marie Salvado nous fait découvrir Espace cubique ou hommage à Malevitch d’André Fournelle. Stéphanie Pelletier nous propose une nouvelle country, Sara Lazzaroni, élégiaque, présente une nouvelle au cœur de laquelle est plantée la Nef pour quatorze reines. Linakim Champagne raconte la nuit telle une Nelly Arcan des années 2010, Mathieu Handfield tisse un univers de vauriens, de forbans et de flibustiers et Jonathan Charrette émule Bret Easton Ellis version chemin Queen Mary. Mélissa Verreault démontre ce qui arrive quand un doubleur du Juvénat Notre-Dame du Saint-Laurent a le béguin pour celle qui a des dents blanches comme un bébé phoque. Tous ces récits cachent en leur cœur une œuvre d’art public à découvrir dans les rues de nos villes.
Ce numéro est illustré par Gabrielle Laïla Tittley. On voit souvent ses œuvres sur les affiches de spectacles agrafées aux poteaux de téléphone ou collées aux murs de plywood des terrains vacants un peu partout à Montréal. Elle a également travaillé sur un bon nombre de pochettes de disques. Son univers aux doubles sens provoque. Vierges de Guadeloupe, femmes désarticulées, fast food et licornes habitent son œuvre aux couleurs acidulées. Incarnation des changements sociaux qui ont marqué son époque, elle reflète les valeurs et les désirs de son époque. Vous ne verrez plus jamais les Popsicle de la même façon.