NUMÉRO 46
Côté création littéraire, attendez-vous à être secoué·e·s. Nouvelle venue dans le paysage littéraire québécois, Roxane Mercier-Boucher casse la baraque avec « Animal », une histoire sensuelle, violente et traversée d’une sauvagerie polymorphe. Dans « Nos avalanches », Jérôme Tousignant suit la trace d’un homme qui s’exile dans le minuscule village de Success, en Saskatchewan, afin d’échapper à un mystérieux épisode de son passé. Valérie Jessica Laporte, pour sa part, offre un aperçu de ce que ça peut être de vivre avec l’autisme et de planifier ses interactions avec les autres en sachant qu’à tout moment, nos scénarios peuvent voler en éclats. Dans « Crac », un texte empreint de nordicité et d’amertume, Paolo Philpot fait le portrait d’une famille aussi soudée que scindée par le sport. Alexis O’Hara présente un texte à la prose saccadée, sorte d’alliage de récit et d’essai réflexif autour de la notion de privilège. Pour couronner le tout, le protagoniste de la nouvelle « Le mangeur de lettres », par Elissa Kayal, ouvre une lettre cruelle dont l’odeur vient détraquer quelque chose en lui.
En dernier lieu, les deux entretiens menés avec des auteures pour ce numéro ont fait état des idées du vrai et du faux, du réel et du mensonge dans l’écrit. Il pourrait s’agir d’un hasard, mais nous y voyons plutôt la preuve que ce sont aujourd’hui des questions pressantes en littérature et, plus largement, en art. Allez juger par vous-mêmes en vous plongeant, comme l’a fait Jade Bérubé, dans l’univers étonnant de Maude Veilleux et en lisant la passionnante conversation entre Daniel Grenier et Erika Soucy.