';

NUMÉRO 51

MISANTHROPIE

Avant, la misanthropie évoquait peut-être l’ermite classique de la forêt boréale, la figure de la femme aimée puis mangée par ses chats ou un personnage incapable de parler aux gens et qui se cache derrière ses écrans. Maintenant que notre vie a basculé avec le confinement/déconfinement, la prémisse est moins claire. Les gens qui se méfient des gens, les gens qui ont peur des autres, les gens qui se sentent incompris ne sont plus en marge depuis notre bouleversement. Peut-être est-ce même vous? Socrate présentait la misanthropie comme le fruit d’une blessure. Selon lui, on devenait misanthrope après avoir fait preuve d’un optimisme trop grand vis-à-vis de quelqu’un. Quand les espoirs excessifs engendrent la déception, la chute peut être si brutale qu’elle amène la personne à rejeter le genre humain en bloc pour se refermer sur elle-même.
Bret Easton Ellis est un misanthrope avoué, même pré-pandémie. Il rencontre dans nos pages Marie Darsigny. Dans ce numéro, vous pouvez découvrir les oeuvres de Michelle Nguyen, qui mettent en scène des fêtes nocturnes qui tournent au drame, des femmes féroces étouffées par une nature envahissante, des clins d’oeil à la mythologie gréco-romaine ou à la littérature, mais aussi des textes de Gabriel Kunst, Shana Paquette, Philippe Chagnon, Sarah Toussaint- Léveillé et Mat Vezio. Jade Bérubé explore les compositions du groupe Wild Mercury et s’entretient avec Alexie Morin. Daniel Grenier, pour sa part, échange avec Ayavi Lake.