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COLLABORATEURS

NOS COLLABORATEURS

Laurence Gough, Marie Noëlle Blais, Daniel Grenier, Bertrand Busson, Sylvain Trudel, Anna Leventhal, Mélissa Verreault, Patrick Nicol, Tristan Malavoy, Sophie Bienvenu, Sigal Samuel, Nelly Arcan, Simon Boulerice, Émilie Andrewes, Guillaume Morissette, Mikella Nicol, Simon Brousseau, Laure Waridel, Vincent Brault, Elsa Pépin, Edwin Bermudez, Ariane Gélinas, Lisanne Rheault-Leblanc, Anne-Marie Vertefeuille, Christian Mistral, Nicolas Langelier, Alain Farah, Maxime Olivier Moutier, Daniel Canty, William S. Messier, Nicolas Charette, Nadine Bismuth, Wajdi Mouawad, Marie-Sissi Labrèche, Kim Doré, Jade Bérubé, Mélikah Abdelmoumen, Suzanne Myre, Louis Hamelin, Jacques Godbout, Yves Beauchemin, Gil Courtemanche, Monique Proulx, François Barcelo, Lise Tremblay, Danielle Phaneuf, Yolande Villemaire, Nicole Brossard, Élisabeth Vonarburg, Hilaire Dovonon, Boris Zoran, Alexandra Kinge, Sarah-Jane Le Dévédec, Marie Hélène Poitras, Patrick Brisebois, P.J. Poirier, Karoline Georges, Ralph Elawani, Carl-Keven Korb, Marie-Pier Favreau-Chalifour, Amélie Dumont, Michèle Plomer, Chantal Gevrey, Stéphane Dompierre, Noah Richler.

PLEINE LUNE
La lune rend-elle les hommes fous, comme le clamait Othello? Il faut lire le portrait de Gaëtan Dostie, homme-bibliothèque par Tristan Malavoy pour le savoir. Dans ce numéro de Zinc, la pleine lune brille de tous ses éclats. Son influence marque l’œuvre de Deedee Cheriel qui illustre nos pages. Chez Philippe Richard Jean, elle fait naître une envie étrange de bonbon à la mort-aux-rats. Chez Amélie Dumont, elle s’effeuille comme la pâte au beurre d’un kouign-amann. Chez Carl-Keven Korb, elle observe la création d’un philtre d’amour lugubre. Chez Sophie Bienvenu, elle manipule les cœurs brisés. Ralph Elawani l’observe de son télescope, en quête de la mer des Crises où s’écrase doucement le Québec libre. Dans le texte de Marie-Pier Favreau Chalifour, ses cycles influencent nos moindres décisions. Dans un détour vers un autre objet céleste, le texte de Sigal Samuel, traduit par Patrick Isabelle, nous fait découvrir une obsession du Petit Prince. Puis, pour éviter le coup de lune, un entretien, avec Sophie Létourneau, signé par Daniel Grenier.

Pour ce numéro de Zinc, nous avons pensé demander à 14 écrivains québécois d’écrire leurs propres conseils d’écriture pour créer un outil de transmission du savoir entre les générations. Nous avons donc colligé ces textes remplis de recommandations pour l’édition, l’écriture et la lecture.

De mon côté, mon maître incontesté est Yvon Rivard, professeur de lettres à l’Université McGill. J’ai assisté à ses cours pendant des années sans y être inscrite officiellement et il réussissait toujours à m’étonner. Parfois, j’aimerais y assister de nouveau. Il a sur ses étudiants l’effet d’un gourou, comme ceux que l’on retrouve dans les méga-églises du sud des États-Unis et qui provoquent chez leurs fidèles des transes ou des évanouissements. Pourtant, cet homme admire Virginia Wolfe et Peter Handke comme s’ils lui avaient donné naissance, deux écrivains qui me laissent froide. Mais le savoir qu’Yvon Rivard m’a transmis est tricoté en moi pour toujours. Je crois d’ailleurs qu’il a marqué toute une génération d’écrivains.

Récemment, j’ai lu ceci dans La Presse : L’époque durant laquelle vous êtes vraiment en phase avec la culture contemporaine coïncide avec celle durant laquelle vous avez l’âge du meilleur joueur de hockey du moment. C’est d’une absurdité fondamentale, mais j’ai quand même pensé qu’Yvon Rivard est de ceux qui cultivent en eux la jeunesse éternelle.

Avant tout, la composition de ce numéro a été un exercice d’admiration envers tous les écrivains qui ont accepté d’y participer. La question qui est à la base de l’existence de ce Zinc « Lettres à un jeune poète » est la suivante : existe-t-il un malaise inter-générationnel chez les écrivains en 2007? Je souhaite ardemment que la réponse soit non. Ce numéro souhaite la réconciliation.