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NUMÉRO 17

LITTÉRATURE VERTE
Comme l’écrit si bien Lewis H. Lapham dans son Book of nature, l’océan Arctique se réchauffe à un rythme plus effréné que la Méditerranée, un agneau est né en Nouvelle-Zélande avec sept pattes, à Naples, des décharges dites « sauvages » jonchent les autoroutes, car la mafia gère le tri des ordures, un poisson-chat de soixante-quatre livres a été pêché dans les eaux du Mékong, des termites de Formose sont en train de démanteler le quartier français de la Nouvelle-Orléans. Mais il y a pire ; chaque jour, l’industrie automobile, nourrie par le lobby du pétrole, empêche qu’il y ait de réelles percées dans l’utilisation de l’énergie propre. Si mon voisin peut faire avancer sa voiture avec une pinte d’huile Mazola, je ne sais pas ce qu’on attend. Si c’est dans la nature des castors de construire des barrages, c’est dans la nature de l’homme de composer des opéras, de cloner des vaches et de faire battre le coeur artificiel de Dick Cheney. Mais trouver des solutions à notre apocalypse environnementale semble si difficile.La plupart d’entre nous utilisent les mots empreinte carbone et réchauffement de la planète pour ensuite nous contenter de jeter notre bouteille d’eau en plastique dans le bac à recyclage, de changer nos ampoules incandescentes pour des fluocompactes et d’utiliser un sac en tissu pour aller à la SAQ. Mais il existe des gens zélés, comme notre amie Isabelle, une directrice artistique qui tente de réduire son utilisation d’énergie à vingt pour cent de la moyenne nationale. Elle a débranché son réfrigérateur, cultive son jardin, dépense moins de mille dollars par année en biens de consommation, et nous avons connaissance au bureau d’au moins un sac Ziploc qu’elle réutilise depuis au moins un an pour le lunch. En sa présence, nous avons tendance à nous sentir coupables. Même Al Gore ne recommande pas de telles privations. La première contribution de Zinc et de son équipe sur le plan de l’écologie, c’est ce collectif de littérature verte pour nous faire réfléchir à notre surconsommation, à notre manie de polluer sans penser et à notre désir d’évoluer vers une économie durable où les ressources naturelles ne sont pas utilisées plus vite qu’elles ne se renouvellent et où les déchets ne sont pas rejetés plus vite qu’ils ne peuvent être absorbés. Contre la crise économique, cherchons une relance écologique.