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NUMÉRO 47

DÉSOBÉISSANCE
Les êtres humains forment un groupe diversifié avec toutes sortes de croyances, de mœurs et de corps. Les systèmes d’oppression se développent à cause de notre incapacité à faire la paix avec la différence. À cause de notre incapacité à comprendre l’altérité. À cause de notre propension à porter des jugements avec la loupe restreinte de notre propre expérience. Ne composons plus de prisons pour nos idées, et laissons la parole franche et fluide des humains transcender. Ne collons pas d’étiquette, laissons l’autre obéir ou désobéir librement aux contraintes et, par ses mots, mieux comprendre sa vérité.

Ce numéro de Zinc met en lumière la brillante installation Toi que jamais je ne termine de Sophie Jodoin, où elle présente, déposés en boucle, 116 livres dont les titres évoquent une définition de la femme par l’homme. Insatiable, Muette, Pisseuse, Boiteuse, Inconsolable. Nous vous proposons également le poème Manifeste de la femme trans de Gabrielle Boulianne-Tremblay : un hymne à la différence, un cri essentiel qui dégage une émotion brute, qui prône un pas en avant vers l’acceptation. Ce manifeste est un poème fort, porté par une voix incontestable. Importante. Imposante.

Dans son texte Ne lui demandez pas de se calmer, Lula Carballo raconte sur un ton incisif la rage de l’enfance esseulée. Jean-Christophe Réhel, explorateur contemporain de la solitude et de la mélancolie, nous offre quant à lui un texte en prose qui témoigne avec vivacité des limites de l’angoisse existentielle. Jade Bérubé, elle, s’entretient avec Ellie Martineau-Lavoie, une poétesse qu’on dit « pop ». Et Thomas O. St-Pierre nous fait découvrir une civilisation de plastique : métaphore de catastrophe écologique, son texte Des fleurs de plastique démontre comment l’Occident s’embaume lui-même sous une pellicule de surconsommation.

Dans ce numéro, vous tomberez aussi sous le charme d’Ebrin Bagheri, un artiste canadien né à Téhéran qui travaille la forme de l’autoportrait au stylo à bille. Ses œuvres sont saisissantes par leur capacité à tisser des liens entre des figures de la littérature perse traditionnelle et les réalités contemporaines du genre et du désir.