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NUMÉRO 55

LIEUX HANTÉS

L’on raconte que dans les couloirs de la tour de Londres, on peut entendre le cri que pousse encore Anne Boylen. La chair de poule vous prend particulièrement lorsque vous visitez les pièces où sont exposées, comme une collection macabre, les anciennes machineries de torture ayant servi à asseoir sur le trône britannique un roi aussi paré du rôle de représentant divin. Les yeux noirs et impénétrables d’Anne Boylen, dont le titre de reine ne perdura que mille jours, font encore aujourd’hui vaciller les bougies de Tower Green, où sa tête a roulé. Canulars sombres pour dissimuler un adultère, visions sous l’intoxication au monoxyde de carbone… les lieux hantés peuvent aussi être des lieux d’illusions. Mais le mensonge n’enlève absolument rien au mystère.
Dans ce numéro de Zinc, nous vous offrons également dans ce numéro, un entretien illustré entre Arizona O’Neill et sa mère l’autrice Heather O’Neill, un compte rendu du film Beans de Tracy Deer, un entretien avec la bédéiste d’origine iranienne Shaghayegh Moazzami et en couverture une œuvre puissante de l’artiste multidisciplinaire Nana Quinn.
Enfin, Jade Bérubé vous propose un entretien hanté par un refus de grandir avec le groupe Bon Enfant ; l’origine du néant résonnera dans vos oreilles, dans Paréidolie, d’Antoine Desjardins ; dans L’œuf noir de Sébastien Ste-Croix Dubé, vous vous sentirez épié par des yeux sombres et luisants ; la putréfaction prendra le dessus dans Marie les yeux blancs d’Emilie Pedneault ; Laurence Caron-C., dans Portrait de Laurent, vous fera lever le masque camouflant les non-dits ; vous explorerez cet espace où la mort n’existe pas avec Joyce Baker dans Les ruines ; dans Ce que je fais ici de Noémie Roy, un homoncule vous révélera ce que camoufle le microscopique ; et Dans chaque pièce tu m’as laissé les bateaux de Catherine Anne Laranjo, vous observerez la mort se glisser entre les pages d’un livre.