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NUMÉRO 60

RITUEL

Il y a quelque chose de mythique chez l’artiste Eruoma Awashish. Nous sommes allés à sa rencontre dans son atelier de la communauté de Mashteuiatsh, près de Roberval, pour découvrir ses œuvres puissantes, qui portent le poids de l’histoire mais qui sont aussi des porte-voix pour le changement. Son art transforme le monde. Dans une démarche qui rappelle à plusieurs égards les pratiques syncrétiques anciennes des nomades, qui avaient l’habitude de peindre des croix sur des crânes qu’ils accrochaient aux arbres, Eruoma Awashish détourne les codes de la religion catholique et les agence à des éléments traditionnels afin de s’en approprier la charge sacrée. Pour elle, et pour l’ensemble des Premières Nations, « le sacré est dans les choses simples, dans le quotidien. Le sacré est partout. »
Dans ce numéro de Zinc sur les rituels, Bertrand Busson se demande pourquoi, malgré toutes les atrocités de notre monde, l’humain continue à écrire. Il remarque que certains auteurs ou autrices aimeraient publier une œuvre si puissante qu’elle mettrait fin à la violence et aux guerres. Pour tenter d’écrire une telle œuvre, ils et elles ont des petits rituels d’écriture privés : Charles Dickens écrivait entouré de petits bibelots ringards, dont l’un représentant un duel de crapauds; Patricia Highsmith, autrice de Monsieur Ripley, a quant à elle trouvé l’inspiration dans une carapace d’escargot qui lui portait chance; Honoré de Balzac, lui, avait son rituel du café « concassé à la turque » (il en buvait cinquante par jour pour survivre). Pour le reste, Zinc vous transporte à La Ronde avec Charlotte Biron et Arizona O’Neill; Daphné B. rencontre Fatim Yassine, magnifique artiste ongulaire; Jean-Lou David nous parle de l’œuvre de Virginia Pésémapéo Bordeleau; et Catherine Voyer-Léger s’entretient avec l’autrice Mali Navia. Vous pouvez également découvrir dans nos pages des textes d’Orane Thibaud, d’Axel Roy, d’Anaël Turcotte, de Geneviève Dufour et de Clémence Dumas.