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Thème : Insomnie
Date de tombée : 1er octobre 2022

De Pushkin qui a écrit en 1830 un livre entier détaillant ses insomnies, à Groucho Marx qui blaguait jusqu’au lever du soleil, l’art et l’insomnie ont souvent partagé le même lit… à ressorts. Même que chez certains artistes, ne pratiquement pas dormir a toujours été en quelque sorte à la source de leur méthodologie créatrice. Lorsqu’on étire la fatigue comme un élastique, on garde la porte grande ouverte à l’imagerie absurde de la phase hypnagogique. Dans notre tête, les liens deviennent confus et tordus, la rêverie emplit peu à peu l’atelier ou les touches de la dactylo, et l’art se met à explorer d’autres avenues que la banalité du quotidien.
C’est d’ailleurs dans cet état de transe causé par l’épuisement que Kafka a laissé sa plume métamorphoser l’absurdité de l’univers, de la bureaucratie insensée jusqu’à l’oppression familiale, dans une prose inoubliable. Kafka écrivit d’ailleurs à ce sujet en 1922, dans une lettre à son correspondant Max Brod : « Peut-être qu’il existe d’autres approches à l’écriture, mais je ne connais que cette dernière; en plein cœur de la nuit, lorsque la peur m’empêche de dormir, c’est la seule façon d’écrire que je connaisse.»
Était-ce de cette même peur que parlait Jean Cocteau lorsqu’il disait que « le sommeil n’est pas un lieu sûr »? C’est un endroit où les pensées du jour vont pour s’évanouir, parfois à jamais. On reste éveillé pour être pleinement conscient et ne rien oublier, mais notre perception de la réalité devient de plus en plus incertaine.
L’art populaire est peuplé d’insomniaques, de Travis Bickle qui errait la nuit dans son taxi à tous ces adolescents refusant de dormir dans leurs paisibles maisons installées sur Elm Street. Lorsqu’on ne dort pas, le monde des rêves et des cauchemars sort de sa tanière et dénature la réalité.
Laissez la confusion de l’insomnie infuser vos machines à écrire! La revue Zinc cherche des nouvelles, essais, récits et illustrations pour son spécial « Insomnie ». Incapable de dormir, alors mettez-vous à l’ouvrage et envoyez-nous vos productions par courriel à : revuezinc@gmail.com. Les textes doivent compter au maximum 3 000 mots. Toutes les soumissions doivent inclure une notice biographique et votre adresse postale. Bonne chance!