Ravy Puth est une illustratrice et chercheuse née à Montréal de parents cambodgiens-teochew. Son travail se concentre principalement sur la recherche-création et sur la remémoration à travers le processus de re-narration des archives. Ses recherches se situent à l’intersection des questions de race, de culture visuelle et des études critiques sur les archives, avec un intérêt spécifique pour les mouvements sociaux.
Qu’est-ce qui différencie le grand art du plus petit ? Est-ce même souhaitable de hiérarchiser ce que l’on crée ? Et puis-je considérer ma fourchette comme un chef-d’oeuvre ? Ou bien cette tasse que ma soeur a façonnée et dans laquelle je bois mon café chaque matin ? L’art peut-il être utilitaire ? Usiné ? Aimanté sur un frigo ?
« C’est Jusipi tout craché », a dit Alacie. « Il est sorti acheter un paquet de cigarettes au dep et il n’est jamais revenu.» Elle était assise sur le canapé du salon, les pieds enfouis sous les coussins ; alors qu’elle parlait de cigarettes, j’ai pensé qu’elle avait vraiment envie d’en allumer une sur-le-champ. « Tu sais, Jusipi avait l’air d’un gars qui allait partir, aussi. »
En fait, j’ai toujours considéré mon approche de la peinture comme poétique. J’écoute des enregistrements audio de poèmes tout en travaillant. Tout au long de ma vie, la poésie a été une source d’inspiration constante. J’ai grandi dans une famille où la littérature, tout spécialement la poésie persane, a eu une influence considérable sur chacune de nos vies. Mes parents, ma grand-mère, mes soeurs, mon frère et tous ceux qui m’entouraient étaient obsédés par cette forme d’expression artistique.
Dites-moi donc que c’est pas normal d’arriver dans un bar et de saisir notre gorge, d’en inspecter les reliefs pour détecter la possible présence d’une pomme d’Adam
Après des études comme peintre en beaux-arts à l’Université de Téhéran, Shaghayegh a quitté l’Iran pour venir dessiner dans les cafés de Montréal. Son intérêt artistique, influencé par une passion pour raconter des histoires, s’est rapidement tourné vers la bande dessinée.
Les reprises de danse et les mèmes viraux engendrent un partage de contenu culturel chez différents groupes sociaux, et les influenceurs autochtones en profitent pour trouver de nouvelles manières d’être vus et entendus.
Debout devant la somptueuse bibliothèque dédiée aux chats, meuble couvrant tout un pan de mur, un lecteur vorace tend la main; ses doigts se mettent à glisser sur le dos des bouquins comme s'ils caressaient le doux pelage d'un ragdoll américain.
Pandémie oblige, je n'ai jamais rencontré Bindu Suresh en vrai. Je lui ai plutôt proposé de jaser avec moi, en direct, sur Instagram, pendant que je planchais sur la traduction de son premier romain, 26 Knots, paru l'an dernier chez Invisible Publishing et qui a connu un vif succès au Canada anglais.
Delphine Hennelly a encore en mémoire l’écho du grincement des planches des scènes de théâtre de Vancouver qui l’ont bercée dans sa jeunesse, là où la Open Theatre Company, troupe fondée par ses parents, jouait Le Cercle de craie caucasien, ou toutes autres pièces de Bertolt Brecht.
Jade Bérubé Elles voulaient s’appeler les Robertine’s, en l’honneur de Robertine Barry, pionnière féministe et femme de lettres québécoise. Mais la sonorité anglophone évoquait le caoutchouc. Pour un band de filles autrices, pas de chance à prendre avec les allusions au latex.
On parlera beaucoup de Guillaume Morissette dans les années à venir. Jeune prodige de la littérature sur le web, Morissette est le premier à avoir véritablement fait le saut. Voilà, il faut le dire, Morissette est un Québécois francophone qui écrit en anglais (New Tab, Véhicule Press, 2014), et roule sa bosse jusqu’à Brooklyn.
Isabella Di Sclafani est une artiste peintre montréalaise. Après quelques années en sciences, elle choisit de regarder sa passion dans les yeux et entame des études d’art à l’Université Concordia à Montréal. C’est à 30 ans qu’elle commence à explorer les multiples facettes du portrait.
Par Julie Buchinger. René Couacou, Haïtien d’origine, débarqua au Québec avec son épouse en 1962. Et c’est dans le Nord québécois qu’il atterrit, en plein hiver, à quelque quatre cents kilomètres au nord de Baie-Comeau. Il partit refaire sa vie dans le petit village de Gagnon.